Riddle of fire
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Il était une fois trois jeunes héros prénommés Hazel, Jodie et Alice. Leur quête était noble mais elle allait rapidement s’avérer difficile. En effet, ils devraient affronter des ennemis menaçants et de terribles dangers pour obtenir l’autorisation de… jouer à la console. Comment ? En confectionnant la plus délicieuse des tartes à la myrtille.
Dans l'espoir de se plonger enfin dans leur jeu vidéo tant attendu, les frères Hazel et Jodie, et leur amie Alice, entament une quête épique pour trouver le saint Graal : un œuf, non pas en or mais tacheté, ingrédient manquant à la confection d’une succulente tarte aux myrtilles pour guérir la mère des deux garçons. Une sorte de potion magique en somme !
Dès les premières minutes, l’imagerie est surprenante et inventive, ne serait-ce qu’à travers la première apparition des héros, enfants à moto, cagoulés et armés. Absurde et humour sont dès lors de fidèles compagnons de route. Le ton est donné : réel et imaginaire ne feront plus qu’un dans cette quête. L’aventure prend alors rapidement la forme d’un jeu d’enfant grandeur nature avec une forêt de l'Utah pour plateau. Saisissant l'essence de l’enfance, le premier long métrage du réalisateur américain Weston Razooli puise d’ailleurs son inspiration dans les années de jeunesse de ce dernier. Il n’oublie d’ailleurs pas que l'enfance est le temps des grandes amitiés, puissantes et vraies, même si ce n’est que le temps d’un jeu, et en fait le cœur de son récit.
Ce « néo-conte de fées », comme il aime à le nommer, mêle vintage et moderne à travers l’image et la musique : il transforme les enfants, hommes et femmes, en loups, bandits et sorcières, et provoque la rencontre des grands genres littéraires et cinématographiques. Petit à petit, la magie du jeu devient réelle sous les yeux ébahis de nos trois héros qui se confrontent à une aventure bien plus grande que celle qu’ils avaient entamée. « Je me suis dit que cette histoire était un mélange de film d'aventure, de conte de fées, de comédie opposant les enfants aux adultes, de néo-western, de film de braquage, de film d'horreur folklorique, de film sur la nourriture, de film festif et de thriller », déclare-t-il. Le grain et la lumière de l'image permettent de faire coexister fantastique et réel, appuyés par des musiques aux accents médiévaux. C’est d'ailleurs la force de l’imagination qui s'illustre ici dans la liberté formelle et expressive du film.
Une vraie grande aventure de petits justiciers digne de Jumanji et des Goonies !
Un jeune réalisateur prometteur
Le réalisateur américain Weston Razooli est originaire de l’Utah mais travaille aujourd'hui à Los Angeles. Il a fait des études de mode, de graphisme et d’illustration en Californie, à San Francisco. En 2014, il fonde sa société de production pour produire ses propres films : Anaxia. Après trois films courts (Jolly Boy Friday, Shades of Paradise, Anaxia), Riddle of fire est son premier long métrage. En plus d’être réalisateur et scénariste de ce dernier, il a aussi joué le rôle d’un des bandits : Marty Hollyhock. Riddle of fire a été projeté pour la première fois à la prestigieuse Quinzaine des cinéastes du Festival de Cannes en 2023 et a ainsi concouru pour la Caméra d’or.
Une inspiration tout droit sortie de l’enfance
Bien qu’il soit riche de références cinématographiques, Riddle of fire n’a pas été inspiré à Weston Razooli par un film mais par un jeu de société. « Il existe un vieux jeu de société avec lequel j'ai grandi et qui s'appelle Enchanted Forest (la forêt enchantée). Le plateau est une charmante peinture avec une forêt de pins, des chalets en bois, un château, et il est décoré de pins en plastique qui cachent un trésor. C'est magnifique, mais il y a une sorte d'ambiance Jumanji - comme si, une fois que vous avez commencé à jouer, vous deviez terminer le jeu sous peine d'être maudit. Je voulais faire un film qui ressemble à ce jeu de société. Lio Tipton (qui joue la sorcière) a également grandi avec ce jeu - nous y avons joué ensemble de nombreuses fois et y avons ajouté nos propres règles. » Ce n'est alors pas un hasard si le film parle si bien de l’enfance avec son courageux trio et qu’il ait été tourné en Utah, d’où est originaire le réalisateur. On y retrouve les lieux de sa jeunesse : la forêt nationale de Wasatch, l’épicerie, la Maison A’Dale…
Un film tourné en pellicule
Alors qu’aujourd’hui la plupart des films sont tournés en numérique, Weston Razooli a préféré faire son film en pellicule Kodak 16mm. Cela donne une teinte et un grain différent à l’image et permet de faire exister l’univers de Riddle of fire. As-tu déjà vu un morceau de pellicule ? Il s’agit d’une bande plastique sur laquelle sont imprimées toutes les images du film. Le format 16 mm est d’ailleurs très utilisé pour faire des tournages légers, comme en cinéma documentaire. Cela prend tout son sens dans les péripéties de Hazel, Jodie et Alice.
Back in the 80s
Riddle of fire s’inscrit dans la lignée des films d’aventure, de science-fiction et de fantasy ayant pour héros des enfants. Les années 80 voient fleurir ce genre savoureux et enthousiasmant. Les sorties d’E.T. l’extraterrestre (Steven Spielberg, 1982), L’Histoire sans fin (Wolfgang Petersen, 1984), Retour vers le futur (Robert Zemeckis, 1985) ou encore Les Goonies (Richard Donner, 1985) en sont des événements particulièrement marquants. Ce n’est alors pas un hasard de voir que Weston Razooli y puise son inspiration et crée ainsi un film intemporel. Prenant le pas des Indiana Jones et des Crocodile Dundee, ici ce sont les enfants qui mènent la danse !
Tourner avec des enfants
Comme tu as pu le voir, le casting de Riddle of fire est essentiellement composé d’enfants et d'adolescents. Ce sont eux les héros de l’histoire ! Pour un réalisateur, travailler avec de jeunes acteurs est évidemment un défi car il s’agit souvent de premières expériences de tournage. Weston Razooli avait ainsi établi un système de points : « celui qui se reconcentrait le plus vite après une prise gagnait un point, pareil s’ils avaient bien écouté… À la fin de chaque journée, nous comptions les points et celui qui en avait le plus gagnait un prix – comme un accessoire de la journée de tournage ». Il s’agissait également de divertir les jeunes acteurs pour les intéresser : « quand je dirige des enfants, j'enjolive aussi mon personnage de réalisateur pour capter leur attention, c'est-à-dire que je me comporte davantage comme le Monsieur Loyal dans un cirque qui chauffe le public, ou comme Willy Wonka montrant aux enfants la chocolaterie. »
Jonglant avec le réel et l’imaginaire, cette aventure fantastique remplie de bandits, sorcières et esprits magiques est accessible à partir de 10 ans.
